Couverture Hop N°62
Articles,  Yoko dans les médias

Hop ! N°62

– Je n’ai jamais eu envie de changer de personnage ni d’en lancer un autre… Cela se passe souvent lorsque l’on change d’éditeur et ce n’est pas mon cas. J’ai toujours entouré Yoko de héros et surtout d’héroïnes secondaires suffisamment fortes en personnalité pour goûter à la joie de la diversification des caractères moraux et physiques. Je puis, si le besoin se présente, sortir une amie de Yoko (Ingrid, Khâny, Monya) pour lui faire vivre une aventure personnelle. Mais pourquoi? Elles sont aussi bien dans l’univers de Yoko.
5) Vous avez également écrit des romans, pourquoi cette tentative?
– C’est en révélant à chaque nouvel album les multiples facettes de mon héroïne que je me suis aperçu qu’il était bien difficile d’évoquer ses états d’âmes et ses pensées secrètes. Seul le roman pouvait m’apporter le privilège de plonger dans l’âme de Yoko et d’en extraire les souvenirs.
J’avais envie, depuis longtemps, d’écrire son enfance sous forme de roman… Non pas pour faire quelque chose d’autre, mais pour compléter la série de Yoko par ce qui lui manquait: ses souvenirs d’enfance. Je restais ainsi fidèle aux miens, aux centaines de livres que j’avais dévoré et qui ont généré en moi l’imaginaire d’où j’ai puisé la création de Yoko, un retour aux sources en quelque sorte.
Je me suis rodé avec un premier roman:”Le Pic des ténèbres” avec une héroïne autre que Yoko. Puis ayant récupéré les droits littéraires de Yoko, j’ai écrit son enfance: “L’Ecume de l’Aube”, en m’offrant un bol de tendresse.
Vous me demandez “ce que m’a apporté cette tentative”… Eh! bien, de la joie et le grand prix du roman de science-fiction jeunesse 1990, pour le premier… Une mention spéciale au prix St Exupéry 1991 pour le second. Mais surtout le bonheur d’écrire, de jongler avec les mots qui sont dans la tête de mes lecteurs et de les assembler pour leur raconter une histoire qu’ils ne connaissaient pas.
On a souvent vu la démarche opposée qui consiste à adapter en BD un roman à succès… Le succès ne s’est pas souvent répété. Je n’ai pas voulu une démarche inverse. Avant d’être dessinateur, je suis conteur puisque j’écris mes scénarios… Cette fois j’ai remplacé les dessins par le jeu de l’écriture… et ce n’est pas “ma dernière tentative”, le jeu est trop enrichissant pour que je l’arrête.
6) Les éditions Dupuis, qui publient Yoko Tsuno, ont subi un choc avec l’abandon de la famille Dupuis et la vente de la maison d’édition. Comment avez-vous vécu cette période ?
– En ce qui concerne la revente de Dupuis, c’est un problème de direction qui n’a rien changé dans mes rapports avec mes lecteurs. J’ai heureusement gardé au sein de la maison des amis que j’apprécie et je m’en suis fait des nouveaux… Au fond tout ce que chacun espère c’est que je continue encore longtemps à produire Yoko… Et on s’arrange pour ne pas m’en distraire.
7) Quels sont vos projets d’avenir, les thèmes des prochaines aventures de Yoko Tsuno, les changements que vous allez lui apporter ?
– De mes projets d’avenir ne retenez que la continuité des aventures de Yoko. Ne m’en veuillez pas si j’en garde le secret des thèmes, c’est un conseil que me donne Yoko.
Je pense avoir tout dit et… rendez-vous dans 20 ans!
L’ECUME DE L’AUBE
(Roman sur la jeunesse de Yoko Tsuno édité chez Duculot)
” A partir de l’histoire d’une perle unique “L’Ecume de l’Aube”, et de ses tribulations, l’auteur nous retrace ici l’histoire de la petite Yoko. Il a le mérite, de par sa clarté, d’y intégrer parfaitement les différents éléments déjà contenus dans la BD. Roger Leloup n’est pas seulement un dessinateur à l’imagination fertile, mais il est également un romancier exceptionnel puisque son précédent roman a été couronné par le grand prix 1990 de la SF française”
(Texte de Mjd extrait de SAMIZDAT n°184 de novembre 93)
LE PIC DES TENEBRES
(Roman de Roger Leloup publié chez Duculot en 1990)
” Un androïde, envoyé au fin fond de l’espace par les Suprêmes Lumières, est chargé de retrouver son prédécesseur. Ce dernier, ayant échappé à tout contrôle, dirige désormais, en plein Moyen-Age et du haut de son chateau, toute une région du globe. Le nouvel androïde va prendre l’apparence d’une femme… aux yeux bridés. On retrouve dans ce roman les éléments chers à l’univers de Leloup: haute technologie, foudre, entités télépathiques incontrôlables, machines à voyager dans le temps, complicité d’un enfant, tendre amitié entre deux femmes et, en prime, les tensions que crée l’inconcevable en plein Moyen-Age. Assurément les lecteurs de Leloup seront comblés au-delà de toute espérance…”
(Texte de Mjd extrait de SAMIZDAT n°184 de novembre 1993)
Hop! N°62 - page 27
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Interview extraite des pages 26 et 27 de la revue trimestrielle Hop! N°62.

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