Yoko dans les médias

Cette rubrique, Yoko dans les médias, rassemble les articles parus essentiellement dans la presse écrite comme des magazines, journaux, fanzines et autres.

  • Pulps 2 Page 36
    Articles,  Yoko dans les médias

    Pulps N°2

    Cet article est extrait de la revue “Pulps N°2” du deuxième semestre 1973. La revue comprend 36 pages, et l’article signé Th. Martens se trouve aux pages 14, 15 et 16, accompagné d’extraits du Trio de l’étrange. La particularité de ce numéro réside dans le fait que son titre et son numéro apparaissent à la quatrième de couverture, à la page 36.

    Yoko Tsuno Pulps
    Le Trio de L'étrange

    ROGER LELOUP, UN MODESTE METICULEUX

    Modestie et méticulosité, telles sont les deux principales qualités de Roger Leloup, artisan longtemps méconnu et depuis peu père à part entière d’un succès international : YOKO TSUNO.

    Sa formation s’est faite dans l’ombre du STUDIO HERGE. Une quinzaine d’années passées à se roder, à fignoler certains des décors les plus réussis de l’oeuvre de Jacques Martin (ALIX), à mitonner des appareils parfaitement vraisemblables tels que le CARREIDAS de “Vol 730 pour Sydney” et étudier les multiples problèmes de décors, “gadgets” particuliers et techniques modernes que pose une oeuvre foisonnante toujours à la pointe du progrès graphique le plus commercial. Leloup y a beaucoup appris. A conter une bonne histoire “emballant” tous publics et visant autant l’album final que la parution hebdomadaire par tranches. A composer d’incroyables décors rivés au boulon près, ainsi que des engins anticipatifs que ne dédaignerait pas le grand Jacobs des années 50 à 60. A proposer aux studios de coloriage une gamme d’indications précises, modernes et efficaces. Mais c’est en dehors des tâches un peu serviles et souvent méconnues de décorateur qu’il a pu commencer à roder ses propres personnages, point le plus faible qu’il lui restait à approfondir à son entrée à SPIROU à la fin de 1969. Ses héros perdirent vite leur raideur initiale pour acquérir une réelle souplesse. La progression de Yoko s’est établie en un trio de courtes histoires complètes aboutissant à une première grande épopée, LE TRIO DE L’ETRANGE, où la maîtrise technique, sur tous les plans, commence à être acquise.

    La chute du calibreur
    Le Trio de L'étrange
  • Hop !
    Articles,  Yoko dans les médias

    Hop ! N°1

    Couverture Hop! N°1
    Voici une interview et un article tirés de l’excellent fanzine Hop ! N°1 de Louis CANCE. On retrouvait aussi dans ce numéro la publication de “La belle et la bête” en noir et blanc des Aventures Electroniques, comme dans le sommaire ci-dessous.
    “La science fiction chez Roger Leloup” est une traduction par Danny De Laet d’un article de Serge F. Bertrand ou Bertran (contactez-nous si vous avez des infos). L’illustration est de Michel Pouget. Notez enfin la publication de l’image de deux héroïnes qui combattent des insectes géants qui deviendra les Titans, 5 ans plus tard.
    Roger Leloup au Travail
  • Article Le Soir
    Yoko dans les médias

    Le soir

    Merci à MICH pour cet envoi.
    Vous pouvez voir l’article scanné en cliquant ici.

    40 LACULTURE

    Dans le grenier de Yoko

    BANDE DESSINÉE La collection vintage inédite des premiers albums de Yoko Tsuno

    Yoko Tsuno est la première héroïne de la bande dessinée belge à avoir eu sa propre série.

    « Le Soir » vous invite à découvrir ses secrets et ses 7 premières aventures en version originale.

    ENTRETIEN

    Tout môme, Roger Leloup a déjà l’oeil méticuleux. A l’âgé des culottes de golf, il embrasse d’un coup de crayon L’histoire de l’aviation et L’histoire de l’automobile pour la collection des chromos Voir et Savoir du journal Tintin. En 1953, il frappe à la porte des Studios Hergé, où le maître de la ligne claire lui confie le dessin des mitraillettes, des gares ou du fauteuil roulant du capitaine Haddock. Il invente le jet Carreidas de Vol 714 pour Sidney.

    En 1968, l’artiste quitte les Studios Hergé pour créer sa propre série. S’il est très à l’aise dans les décors, il n’a jamais animé de personnages. Qu’importe, il s’enchaîne à sa table à dessin et trouve son style. Yoko Tsuno devient bientôt l’héroïne préférée des lecteurs du journal Spirou. L’aventurière japonaise a pour modèle Yoko Tani, une actrice française d’origine japonaise. Yoko Tani a eu son heure de gloire dans les bras d’Anthony Quinn, à l’affiche

    des Dents du diable, mais Roger Leloup va lui donner son meilleur rôle, sous le pseudonyme de Yoko Tsuno…

    Vous avez débuté aux Studios Hergé. Votre style a été marqué par la ligne claire de Tintin ?

    Je n ’ai rien pris à Hergé. Aux studios, j’étais chargé des décors et des engins. Ma mission était d’être le plus précis possible. Pour ce qui concerne le style, j’avais le mien. Il ne s’exprimait pas dans les cases de Tintin.

    Vous ne dessiniez pas de personnages. Cela ne vous a pas posé de problème au moment de créer les vôtres ?

    Quand j’ai créé Yoko, j’avais une immense appréhension. Je devais tout faire tout seul et j’avoue que j’en ai pàrfois pleuré ! Ma main n’arrivait pas à tracer ce que je voyais dans ma tête. Dans le premier album, les décors sont parfaits car j’avais du métier mais les personnages ne collent pas toujours.

    En quittant Hergé, vous vous retrouvez chez « Spirou », le concurrent du journal « Tintin ». Vous avez été bien accueilli ?

    J’avais déjà des contacts avec certains auteurs. Dupuis m’offrait l’occasion d’une vraie remise en question, de prouver que je pouvais réussir quelque chose sans avoir d’Hergé dem’ere moi.

    On est au lendemain de Mai 68. Vous créez la première série tous publics dont l’héroïne est une femme. Mais vous ne faites pas de Yoko une fille sexy…

    COLLECTION VINTAGE

    Huit albums introuvables

    Les sept premiers albums de Yoko Tsuno, publiés entre 1972 et 1977 aux éditions Dupuis, sont parus sous une couverture souple. Aujourd’hui, les fans de la série se souviennent de ces titres mythiques… dont les pages se détachaient à cause de la mauvaise colle utilisée pour la reliure ! Cette collection vintage créée spécialement pour le journal
    Le Soir permet de les redécouvrir quarante ans plus tard avec une émotion intacte. Un huitième volume totalement inédit, révèle les secrets de fabrication de la série retrouvés dans le grenier de l’auteur.

    1. Vendredi 5 octobre
    Le Trio de l’étrange

    2. Vendredi 12 octobre
    L’Orgue du diable

    3. Vendredi 19 octobre
    La Forge de Vulcain

    4. Vendredi 26 octobre
    Aventures électroniques

    5. Vendredi 2 novembre
    Message pour l’éternité

    6. Vendredi 9 novembre
    Les Trois soleils de Vinéa

    7. Vendredi 16 novembre
    La Frontière de la vie

    8. Vendredi 23 novembre
    Album bonus inédit
    Chaque album est vendu 6,9 euros hors prix du journal.

    Articles et interview sur et de Roger Leloup dans le journal “Le Soir” (Belgique) du 05-10-2012 à  l’occasion de la sortie des albums vintage (couverture souple)

    Opération du Soir à  partir de ce 5-10-2012.

  • Cocktail
    Yoko dans les médias

    Entrevue Cocktail

    Voici un article extrait de la revue québécoise Cocktail qui date de l’été 1982. C’est le n°6 et hélas le dernier numéro paru (info BD Québec). L’entrevue a été réalisé lors du passage de Roger Leloup au Québec mais nous n’avons pas le non de son auteur.
    Merci à Richard Gendron qui nous a mis en page et envoyé cet article.
  • On a marché sur la bulle
    Yoko dans les médias

    On a marché sur la bulle

    Voici l’interview tirée de la revue « On a marché sur la bulle » N° 8 parue en 2005. Remercions Yannick Bonnant auteur de l’interview et responsable de la revue qui nous a autorisé à le publier ainsi que Roger Leloup qui a, lui aussi, donné son accord.
    Merci à Richard Gendron qui nous a envoyé l’article et mis en forme.Pour le numéro 8, On a marché sur la bulle offre un ex-libris de Yoko avec la revue – prix 6.50 € (port compris).
    Si vous voulez vous procurer la revue il faut prendre contact avec On a marché sur la bulle,
    par courrier :
    OAMB
    Yannick Bonnant
    La chênaie longue
    35500 ST AUBIN DES LANDESPar mail :yannick.bonnant@tiscali.frPour la commande, il faut adresser une petite lettre avec vos coordonnées pour l’envoi, téléphone, mail (facultatifs) ainsi que les numéros des revues qui vous intéressent, et le règlement par chèque bancaire.
    La couverture
  • Des livres et des jeunes
    Yoko dans les médias

    Des Livres et Des Jeunes

    Cet article est tiré de la revue littéraire québécoise Des Livres et Des Jeunes (N° 49-50 de l’été 1995) . Cet revue existe depuis 1978. Il est signé de Richard Langlois, c’est sa critique de L’astrologue de Bruges.

    Merci à Frac pour nous avoir envoyé cet Article.

    LELOUP, Roger. L’astrologue de Bruges. Charleroi : Dupuis, 1994, 46 pages. (Yoko Tsuno; 20) Après La frontière de la vie, le septième album paru en 1977, ce vingtième album, L’astrologue de Bruges, constitue l’un des récits les plus captivants de la célèbre série «Yoko Tsuno», une héroïne dont le personnage s’est approfondi, d’une aventure à l’autre, pour devenir de plus en plus attachant. Impossible de tenter de résumer l’histoire à cause des nombreux rebondissements d’actions et d’un jeu narratif où s’articulent de façon complexe les notions de temps et d’espace. Grâce au translateur, la machine à voyager dans le temps (voir La Spirale du temps), nous sommes au XVIe siècle, époque de la Renaissance, considéré à juste titre comme le premier siècle moderne, avec ses Réformes religieuses, ses découvertes géographiques prodigieuses et, surtout, ses progrès scientifiques notoires dans le domaine de l’astronomie, de la physique, de la chimie et de la médecine.
    Comme au début de La frontière de la vie, c’est un archéologue qui ouvre la voie initiatique à notre héroïne en lui indiquant le chemin d’une mystérieuse crypte abandonnée sous la maison, non plus de la famille Schulz qui demeurait à Rothenbourg, mais sous celle d’un autre alchimiste, dénommé arbitrairement ici l’astrologue. Leloup avait d’abord donné comme titre à cet album L’Alchimiste de Bruges. Ce personnage du nom de Zacharius, comme beaucoup d’autres nouveaux personnages dans l’album, ne joue qu’un rôle de circonstance pour faire avancer rapidement le récit. Tous arrivent au bon moment sans explication, dévoilent à Yoko, par petites doses savamment dramatiques, tout ce qu’elle doit savoir et quittent la scène sans qu’on ait eu le temps de les connaître et encore moins de s’y attacher comme dans les albums précédents. En fait, le seul vrai personnage nouveau, le plus vivant et le plus intéressant, c’est la ville de Bruges, avec ses canaux sans âge, son architecture envoûtante et son contexte historique qui alimentent la légende et le merveilleux. Leloup avait pensé choisir Venise, mais il a préféré Bruges, d’abord pour des raisons de proximité : «J’aime avoir la ville sous la main quand je la dessine», mais aussi parce que cette ville a connu au XVIe siècle le début des guerres de religion, période marquée par le Diable qu’on voyait partout. Cette empreinte du Malin devient un thème important, obsédant même dès le début de l’aventure. Jos l’archéologue prend la peine d’avertir Yoko que certaines pierres ont gardé l’odeur du soufre et que quelqu’un, qu’elle va rencontrer, a signé un pacte avec le Diable. Thème faustien, soutenu par l’étrangeté du décor, notamment secret au nom évoca-teur, la «Tombe du Diable».
    L’une des grandes forces de Roger Leloup, à l’égal de deux autres grands maîtres du fantastique, Jean Ray et Edgar-Pierre Jacobs, c’est l’art de rapprocher la science contemporaine aux connaissances oubliées des temps anciens. Cette impressionnante magie narrative et graphique qui efface la frontière du temps donne au récit un pouvoir symbolique qui nous hante. Une simple case, la dernière de la page 35, concrétise avec un rare bonheur l’amalgame d’univers inoubliables, riches en interprétations multiples. Nous sommes en 1545. Yoko Tsuno, vue de dos, remonte un passage souterrain en spirale pour aller rejoindre son hôte diabolique, le marquis de Torcello, déguisé en astrologue. Notre courageuse héroïne vient de quitter Balthazar, l’alchimiste à la main droite artificielle et mécanique. Elle s’empêtre dans sa robe de théâtre Renaissance, emportant des objets mystérieux : attaché à sa main gauche, un faucon borgne, sensible au seul son de sa voix féminine et orientale, tandis que l’autre porte une précieuse croix sertie de bijoux et une chandelle allumée qui donne un éclairage expressionniste. Dans un petit sac attaché à sa ceinture, une fiole verte remplie d’un bouillon de culture à base de sang de rat contient le virus de la peste… Comme si cette fiole apocalyptique n’était pas suffisante pour hanter notre imagination, nous savons que le même sac renferme un rubis maléfique au nom sinistre de «L’Œil de Satan». Dans la même case, soulignons la symbolique de la septième marche sur laquelle Yoko pose le pied et le sombre présage d’un bras sans main dessiné à contre-jour sur la paroi de la tour. D’un bout à l’autre de l’histoire fourmillent des détails insolites, riches en interprétations infinies et toujours en concordance avec un scénario génialement construit.
    C’est un album d’une séduction indéniable. Au cœur de Bruges, la grande vedette qui a traversé plus de 400 ans en gardant toute sa magnificence, Yoko rencontre une jeune bouquetière du nom de Mieke, qui lui apparaît comme un ange envoyé du ciel; son compagnon de longue date, Pol, deviendra amoureux de cette dernière et l’amènera au XXe siècle. La dernière onomatopée dessinée, en voix «off», est celle du baiser discret qu’échangent Pol et Mieke. L’image de cette dernière case nous laisse très songeur avec le gros plan des visages rapprochés, comme pour un portrait de famille, de Vie, de la jeune Rosée et de sa mère adoptive Yoko qui prend la peine de nous dire : «… même l’océan se noie dans une goutte de tendresse». Dans cette dernière aventure, Yoko a peut-être séduit le Diable, mais chose certaine, Roger Leloup demeure le plus grand séducteur, celui qui a réussi à partager avec nous son regard merveilleux, enchanteur et humaniste sur un monde où il est permis de rêver et d’aimer sans frontière.
    (À la fin de cet album, 24 pages supplémentaires constituent un dossier abondamment illustré et judicieusement intitulé : «Le monde fabuleux d’un personnage hors du commun, Yoko Tsuno : le langage du cœur».)
    A partir de 8 ans.
    Richard LANGLOIS
  • La frontière de la vie
    Yoko dans les médias

    Quelques ouvertures symboliques dans La frontière de la vie

    Cet article nous a été envoyé par Richard Gendron que nous remercions et citons :

    “Toujours provenant de la revue Solaris, un article écrit par Richard Langlois sur La frontière de la Vie. L’article s’inscrivait dans un spécial BD Science-Fiction et Fantastique (Solaris #60, vol.10, no.6, mars-avril 1985, p.38-39).”

    Quelques ouvertures symboliques dans « La frontière de la vie »
    de Roger Leloup
    par

    Richard LANGLOIS

    La couverture de La frontière de la vie

    passer sous la tour” comme première épreuve initiatique, la deuxième épreuve est une ruelle du nom “d’alter keller(vieille cave), pour en arriver à la schmiedgasse(ruelle de la décision). Cinq minutes après, Yoko incante des chiffres magiques: “22…24 !… “  

    Tout cela dans un décor où s’élèvent de nombreuses tours silencieuses et non habitées, signes de vigilance, de protection, de lieux cachés. Le souci topologique rejoint le souci narratif; un détour de sens s’effectue constamment à l’ombre des tours. On déplace inconsciemment notre regard neutre pour mettre en branle toute la mémoire d’un monde secret; celle qu’on perdit lors de la construction de la tour de Babel. Nous sommes à la recherche d’un langage perdu. Ces élévations construites à l’époque où les alchimistes cherchaient une transmutation matérielle et spirituelle traduisent bien le trait d’union entre la terre et le ciel. Les poursuites nocturnes sur les remparts, aux pieds des tours rondes et carrées, n’aboutissent jamais. Lorsque l’on veut aller trop loin avec l’En-Haut, on perd le contact avec l’En-Bas. I1 faut donc fuir ces tours aériennes où l’on sublime et pénétrer dans la partie souterraine qui évoque la part matérielle et humaine. Méthodiquement, les personnages passeront par la crypte extérieure du cimetière (mort sociale), pour pénétrer dans un caveau (mort familiale) et descendre finalement dans une cave (mort individuelle). Là, dans l’écho visuel

    -Car tout est en haut, rien n’est en bas, Mais il le semble seulement à ceux qui n’ont pas la Connaissance”.
    Odes de Salomon, 34.
    Toute l’oeuvre de Roger Leloup est une invitation à l’arrêt iconique, à la réflexion thématique et à l’interprétation symbolique. Malgré l’exemplaire souci d’un graphisme soigné, il ne faut pas entrer dans les aventures de Yoko Tsuno avec des oeillères de simple géomètre où d’esthète précieux. Nous découvrons rapidement que l’approche scientifique n’est qu’un prétexte au glissement symbolique. C’est dans la vie quotidienne, ce merveilleux insolite si cher à Edgar Pierre Jacobs, que nous devons chercher le signe remémoratif et prognostique du cheminement narratif. Dans La frontière de la vie 1, une cohérence profonde dans le thème universel de notre condition humaine, syncopée par la vie et la mort, nous fait apprécier l’importance d’un passé trop vite oublié, d’un présent conflictuel à surmonter et le projet sans frontière d’un avenir meilleur à réaliser. Par la structure atemporelle du scénario, tout se passera sous terre où le jour ne se mesure plus, où le passé n’appartient plus au passé et le futur est si présent, que l’instant privilégié de la vie d’un personnage deviendra le fil conducteur de l’intrigue; tout cela dans la tradition d’une oeuvre déjà classique.

    Arrêtons-nous d’abord au début du récit où, dès le premier récitatif, écrit sur un

    parchemin sur le quel figure une mystérieuse tour emblématique rouge, nous pénétrons dans un temps et un espace symbolique. Le rapprochement de cet album avec le 16e siècle, le premier siècle moderne, éclate encore plus lorsque nous prenons la peine de fouiller et d’apprendre que cette époque brisa toute frontière et décloisonna la pensée, grâce aux liens fidèles avec l’Antiquité. On remit tout en question avec un sens humaniste insurpassé. Ce siècle de la Renaissance fut marqué par la Réforme religieuse, les plus grandes découvertes géographiques, le couronnement du gothique, le début du baroque et surtout l’aurore de la vraie pensée scientifique sans frontière avec d’illustres noms cosmopolites, tels le Polonais Copernic, l’Italien Galilée, l’Hollandais Jansen, le Suisse Paracelse, l’Anglais Bacon et les Français Nostradamus et Ambroise Paré. Dans l’album, nous retrouvons aussi cette absence de frontière géographique et politique, avec la collaboration de techniciens d’Allemagne de l’Est, Dimitri et Ivan, et d’Allemagne de l’Ouest, Kurt et Hans.

    À la première page, le personnage principal arrive seul, vêtu de rouge, durant une fin d’après-midi de mai (Renaissance). Yoko tente de déchiffrer une lettre énigmatique, après avoir passé sous le signe solaire d’un lion d’or 2. Dans la lettre on demande de

    Rothenburg

  • Yoko dans La presse
    Yoko dans les médias

    La presse

    Voici deux articles tirés de La Presse (“le plus grand quotidien francophone d’Amérique du Nord“) de Gilles Racette, parus lors du passage de Roger Leloup au Québec en 1982. Ces deux articles se font suite, La belle électronicienne et Entre la sensualité et la fraicheur.

    Merci à  Richard Gendron pour nous avoir retrouvé ces articles.

    La belle électronicienne

    GILLES RACETTE
    collaboration spéciale
     La belle électronicienne
    Après Bornéo et un voyage dans le temps qui nous avait menés à la Seconde Guerre mondiale avec La spirale du temps, c’est en Écosse que nous convie La proie et l’ombre, ce douzième album des aventures de Yoko Tsuno. Le prétexte à l’aventure? Secondée par Pol et Vie, ses faire-valoir, Yoko doit faire un reportage pour la télévision sur le monstre du Loch Ness et quelques autres «légendes» locales. Sans trop d’efforts d’imagination et la couverture aidant, le lecteur ajoutera ses propres fantasmes et c’est un peu sans sur prise qu’il verra apparaître un magnifique fantôme dans un château digne des meilleures histoires fantastiques. Château, apparitions, individus louches, illuminés, actions nocturnes, intérieurs d’un autre âge, proximité d’un cimetière, passages secrets, ruines et un soupçon de science: voilà créée l’ambiance propice d’une aventure dont seul Roger Leloup a le secret.
    La proie et l’ombre se passe sur la terre, simplement. Ceux qui ne connaissent pas Yoko Tsuno ne se douteront certes pas que ses
    aventures la mènent parfois aux confins du Cosmos et qu’elle est alors supportée par un arsenal technologique des plus sophistiqués. Ici, la science n’a que très peu à faire: la science-fiction fait place à un fantastique d’atmosphère.
    Les mordus connaissent bien le style Leloup; avec cet album, ils seront comblés. Ils retrouveront les prises de vue grandioses, le souci du détail qui relève de la documentation photographique, les postures malhabiles mais typiques des personnages, les épisodes nocturnes nombreux, les coloris caractéristiques. un découpage serré et un suspense enlevant.
    Naturellement, avec les années (12 exactement), Yoko Tsuno s’est transformée. Ce qui apparaît clairement depuis quelques albums, et cela est encore plus évident avec celui-ci, c’est que Roger Leloup est en train d’investir son héroïne d’un halo érotique certain. Le lecteur est amené à «voir» quelques scènes intimes auxquelles il n’avait jamais eu droit et cela n’est malheureusement pas étranger au fait que Yoko Tsuno soit une femme. Elle se promène une bonne partie de l’album en robe de nuit, on assiste au moment où elle se met au lit, où elle en sort. La coquetterie l’a finalement atteinte. Elle est dotée de plus en plus de tout un ensemble de caractéristiques de la féminité traditionnelle: sa tenue vestimentaire est de plus en plus étudiée, elle a beaucoup perdu de son agressivité, elle est poseuse et un peu «Barbie». Mais ce qui est plus grave encore, c’est qu’en la faisant devenir de plus en plus victime des événements, Roger Leloup est en train de la «sortir» de l’action. Le lecteur, ébahi devant tant de beauté plastique, n’aura plus prise sur les personnages ni sur les paysages. Il aura devant lui des êtres idéalises et du pittoresque. À Roger Leloup d’y voir.
    D’électronicienne compétente, Yoko Tsuno est en train de devenir LA JOLIE électronicienne. J’aime. trop Yoko Tsuno pour la voir s’échapper comme ça.
    Roger Leloup sera de passage à Montréal la semaine prochaine après s’être arrêté au 11e Salon international du livre de Québec. Il sera en mesure de répondre à cela ici même dans cette page.
    YOKO TSUNO: LA PROIE ET L’OMBRE, par Roger Leloup. 46 pages. Éditions Dupuis.
    (LA PRESSE, MONTRÉAL, SAMEDI 24 AVRIL 1982)
  • Schtroumpf-fanzine
    Yoko dans les médias

    Schtroumpf-fanzine

    Voici un article paru dans le fanzine Schtroumpf-fanzine (éditions jacques glénat) N°25 d’octobre de décembre 1978. Cet article nous a été envoyé par Richard Gendron.
    Attention il nous manque le haut de la deuxième page (remplacé par des XX. Cet article est tiré d’une photocopie, donc la photo n’est pas de très bonne qualité. Si vous avez cet article en meilleure qualité n’hésitez pas à nous l’envoyer.
    Mise à jour le 30/03/2021, on a finalement pu se procurer le Schtroumpf-fanzine en question et donc pu compléter cet article.
    Vous pouvez aussi consulter les images originales de l’article dans notre galerie.
  • Yoko dans les médias

    Solaris

    Voici une interview parue dans la revue québécoise Solaris (http://www.revue-solaris.com) dans les numéros 46 (août 1982) et 48 (février 1983). Cette interview est réalisée par Luc Pomerleau, qui tenait aussi la chronique BD (“Le Bédéraste”) de la revue. 
     
    Tout nos remerciements à Richard Gendron qui nous à envoyé l’article.

    Issu des studios de Jacques Martin et de Hergé, Roger Leloup a réussi avec sa première série à captiver l’intérêt d’un grand nombre de lecteurs. YOKO TSUNO est l’une des bandes les plus populaires de SPIROU et trouve ses adeptes parmi les lecteurs de tous âges.

    Bande dont le dessin classique fascine les uns et irrite les autres, Yoko Tsuno est chère au coeur de l’auteur. Ses déclarations dans l’entrevue qui suit permettent de mieux le connaître et, par là, de mieux comprendre Yoko, qu’on devine très près de lui; il insiste pour dire qu’elle est la grande soeur qu’il n’a jamais eue.
    Nous l’avons rencontré à Québec. Nous avons commencé par aborder ses débuts dans la bande dessinée, qui sont encore peu documentés pour la plupart des lecteurs.

     


    entrevue:
    Roger
    Leloup

    Roger Leloup

     
     
     
     
    Roger Leloup, vous avez commencé dans la bande dessinée comme assistant de Jacques Martin. Pourriez-vous nous donner quelques détails à propos de cet apprentissage?
    J’étais dans une école qui s’appelle Saint-Luc; j’habite un petit patelin qui s’appelle Verviers, à l’est de la Belgique près de l’Allemagne, et j’allais à l’école dans une grande ville. Je me destinais à la publicité, au fond. Et pendant mes vacances, après 3 ans d’études à Saint-Luc, Jacques Martin habitait plus bas que chez moi. On a discuté assez longtemps, surtout qu’il est très loquace, et il a mentionné qu’il cherchait un assistant pendant les vacances. Et bon, j’ai cherché un assistant pour Jacques Martin, je n’en ai pas trouvé, et un jour je me suis dit “je vais lui offrir de faire ses coloriages pour voir ce que ça donne”. Quand il a vu les coloriages, il m’a proposé d’aller chez lui, ce que j’ai fait.
    J’ai commencé d’abord à colorier les histoires d’Alix; c’était dans LE SPHINX D’OR, c’est déjà loin! Puis j’ai poursuivi dans la série des chromos VOIR ET SAVOIR que l’on distribuait avec des Points Tintin; ces chromos ont ensuite été imprimés en albums je crois dernièrement (Aux éditions Septimus, sous les titres de L’HISTOIRE DE L’AEROSTATION, L’HISTOIRE DE L’AUTOMOBILE, etc., sous la signature de Hergé. NDLR.) Je dessinais donc les voitures et les avions, Martin les repassait à l’encre. Plus tard, je les ai repassés à l’encre aussi, mais à ce moment-là il le faisait lui-même et les envoyait à Hergé qui mettait à côté un petit Tintin en costume d’époque. Un jour, Hergé a trouvé ça complètement ridicule qu’il y ait un studio qui se trouve à des kilomètres de chez lui; les dessins risquaient de se perdre, de s’abimer. Alors il a réuni tout le monde dans son studio de la rue Louise à Bruxelles. C’est comme ça que je me suis retrouvé chez Hergé, un rêve magnifique à l’époque.
    Qu’y faisiez-vous ? Les machines ? Les décors ?
    Pas tellement les décors; surtout ce qui était de la technique, tout en continuant les décors de Jacques Martin et ses coloriages. J’ai commencé les décors dans LA GRIFFE NOIRE, jusqu’à la première case de IORIX LE GRAND que j’ai faite au crayon, après quoi je suis parti.
    Chez Hergé, à partir de quel album avez-vous travaillé ?
    Hergé m’a testé pour mon premier décor, c’était la gare de Nyon dans L’AFFAIRE TOURNESOL. C’était assez amusant parce que je me suis tapé un hall vitré et la gare de Nyon n’a pas de toit vitré au-dessus. On aurait pu aller faire des photos…
    J’ai commencé là-dedans et puis, c’est difficile à expliquer ce que j’ai fait …ça passe par les petites chaises roulantes du Capitaine Haddock dans LES BIJOUX DE LA CASTAFIORE…II y a une chose que je raconte souvent parce que c’est très typique. Quand j’était petit j’avais des problèmes avec mon foie; c’était la guerre et ma mère pour me consoler m’offrait de la littérature. Elle m’a offert mes premiers livres de BD, Quick et Flupke, et L’ILE NOIRE.
    La première version ?
    Oui. Et j’ai joué aux avions de l’Ile Noire dans mes couvertures. Devenu adulte, Hergé m’a confié le soin de redessiner les avions de la nouvelle version de L’ILE NOIRE (1965). Donc, sans le savoir, il réalisait mes rêves d’enfant. Les deux versions de L’ILE NOIRE sont fidèles l’une à l’autre; je me suis attaché à ne pas trahir mes rêves d’enfant.
    Peu après, Hergé a offert à mon fils L’ILE NOIRE et j’ai trouvé plus tard mon fils qui jouait aux avions de L’ILE NOIRE. Donc, une génération avait passé… l’art de ne pas vieillir…
    Grâce à Hergé.
    Grâce à lui, qui est resté étonnamment jeune.
    A quel moment avez-vous décidé de partir en solo ?
    Il y a un problème qui s’est créé vers la fin de mon séjour chez Hergé. C’est que j’ai travaillé pour Jacques Martin, j’ai travaillé pour Hergé, mais jamais sous mon nom. Alors il y avait des problèmes, il ne faut pas le cacher; il y avait Hergé avec sa grande gentillesse et une certaine lâcheté quand même. Je travaillais pour Martin, et Hergé m’apportait un dessin pour lui et il me disait “Vous le faites tout de suite, c’est urgent”. Alors je mettais de côté la page de Martin, qui était urgente aussi. Ils n’ont jamais eu