Voyage au coeur de la vie avec Roger Leloup (Sapristi)
R.L. : L’idée de cet album m’est venue d’une façon assez étrange. Je suis allé à Rothenburg et j’y ai découvert qu’une petite fille était morte en 1945, juste à la veille de Pâques, tuée par des bombes au phosphore. Parallèlement, on passait et repassait à la TV des films de Dracula, Frankenstein et on parlait beaucoup d’Anne Quinland, cette jeune américaine
qui était tombée dans le coma suite à une absorption trop importante de calmants et d’alcool. Cela avait provoqué des lésions cervicales irréversibles. C’était également l’époque des transplantations, des grandes questions du genre « quand s’arrête la vie et où commence la mort ». Je me promenais donc avec ma fille adoptive et elle m’ademandé tout naturellement pourquoi cette petite fille était morte. Lentement le scénario m’est venu et j’ai répondu à ma fille : « la petite fille n’est pas morte je vais même te raconter son histoire. Et c’est ainsi qu’est née l’histoire de Yoko et Magda.
F.S. : Vous avez supprimé la vie de Yoko pendant quelques secondes. Pourquoi ?
R.L. :Pour bien faire comprendre que la vie est le meilleur cadeau que l’on puisse avoir. Je crois personnellement que cet album est le plus humanitaire de la série. ‘ J’ai donné à Yoko une plus grande , profondeur ; ce n’est plus la fille qui fonce et qui casse tout Attention, c’était instinctif, car j’ai eu l’audace d’aller plus loin… Je me suis attaqué à un sujet brûlant : a-t-on le droit de « ressusciter quelqu’un ou de baisser les bras face à l’impossibilité de le sauver ? J’ai reçu des lettres incroyables à ce sujet !
montre-t-il votre goût pour les insectes?
R.L. : Exactement J’aime beaucoup cet album. Auparavant on avait fait des histoires avec des insectes géants et elles paraissaient invraisemblables car ils s’écrasaient tous sous leur propre poids Dans « les Titans »
R.L. : Oui, c’est le duel que se livrent son père et son ennemi : Kazuki. Ce dernier, profitant des expériences du père de Yoko qui avait réussi à détruire l’effet ravageur des typhons, pense tenir en provoquant les typhons l’arme absolue qui va le rendre maître du monde. Yoko retrouve au Japon les siens, son père, sa mère et Aoki,celui avec qui elle a passé toute son enfance. C’est en voulant aider son père à détruire le typhon, dans la scène finale, que Yoko va recevoir une humiliation terrible : elle va perdre son ami Aoki.F.S. : Que pensent les Japonais de cet album ?
R.L. : Ils l’aiment beaucoup. Il ya quand même eu un petit reproche : les Japonais n’aiment pas qu’on leur rappelle les Kamikazes et on a reproché qu’Aoki se jetait dans l’œil du typhon pour le détruire comme un kamikaze. Pour moi, cette action soigne Aoki de son humiliation de kamikaze raté. Au Japon, l’humiliation est pire que la ruine.
R.L. : Ah oui… C’est un album spécial, plus ésotérique, plus intérieur. C’est une guerre de femmes tout simplement, une guerre entre Myrka et Yoko sur le thème de la vanité car elles ne veulent céder ni l’une ni l’autre. Beaucoup de gens sont passés à côté de cet album sans le comprendre. Je crois qu’il faut avoir côtoyé et avoir travaillé avec des femmes pour mieux le comprendre.
on constate un changement d’héroïne…
R.L. : Oui, c’est vrai. Yoko n’a pas joué le premier rôle. L’album m’a été inspiré par la petite Nadia Komanetchi (la gymnaste des
3 commentaires
ZORGLUB
C’sst trop court !
Comme dans Spirou à la grande époque, vivement la suite :p
Morgane
Ya pas la suite?
Ligue F
Magnifique.
Une seul détail.
Pour la fille du vent on disait dans le quiz qu’aucun Album n’avait été traduit en Japonais, pourtant Leloup parle de la réaction des japonais…